Les fontis de la Ville de Lyon entre 1960 et 2009 : typologie et causes.
Catherine Pothier  1, *@  , Louis Vinet, Nicole Bouillod  2@  , Ophelia Bounpraseuth  3@  
1 : Laboratoire dÍnfoRmatique en Image et Systèmes dínformation
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, Université de Lyon, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR5205
2 : Direction Prévention et Sécurité de la Ville de Lyon
Ville de Lyon
3 : Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
Université de Lyon, INSA Lyon
* : Auteur correspondant

Pothier Catherine (1), Louis Vinet, Nicole Bouillod (2), Ophelia BOUNPRASEUTH (3) 

(1) Univ Lyon, INSA-Lyon, CNRS, LIRIS, UMR5205, F-69621, Villeurbanne, France

(2) Direction Prévention et Sécurité de la Ville de Lyon -Ville de Lyon, France

(3) Département GCU, INSA-Lyon, Villeurbanne - France

 

La ville de Lyon comporte deux collines dont les versants appelés localement « balmes » sont potentiellement instables. Outre une topographie accidentée, leur sous-sol est parcouru par un important réseau de galeries antique ou moyenâgeux destiné à recueillir l'eau des couches géologiques perméables pour la consommation humaine. Aujourd'hui, leur fonction initiale de captage d'eau a disparu. Si certaines galeries sont actuellement reconnues, confortées et entretenues, d'autres restent encore inconnues, leur emplacement ayant été oublié. Ces galeries sont à l'origine de la création de fontis, de simplement affaissement léger du terrain avec apparition de fissures sur le bâti environnant, mettant potentiellement en péril des structures à de véritables effondrements du sol en surface, dans les deux cas, la cause est la destruction de la voute de la galerie et aussi l'éboulement progressif des terrains supérieurs. L'impact peut être très important avec des effondrements de voirie, fondations déchaussées, bâtiments disloquées...

Suite à l'éboulement de Fourvière par arrêté municipal du 19 Novembre 1930, la Ville de Lyon a créé une commission, la commission des balmes, chargée de la surveillance des immeubles. En 1951, la réglementation a été étendue à la surveillance des terrains. Le rôle de cette commission est de conseiller et d'aider le maire dans sa prise de décision, de lui fournir l'avis technique de spécialistes avertis pour la délivrance d'autorisations d'urbanisme. Elle se compose d'experts en géotechnique et en géologie, de spécialistes du Service des Galeries du Grand Lyon et d'Ingénieur et de techniciens du service des Balmes de la Ville de Lyon qui préparent et présentent les dossiers. Plusieurs arrêtés municipaux (1984, 1994 et 2009) définissent des zones à risques géotechnique basées sur la géologie, les propriétés géo- mécaniques des sols, les régimes hydrogéologiques, la topographie des sites et la présence de galeries ou vides. Ces arrêtés imposent la prise en compte de la condition de fontis dans le dimensionnement des fondations des bâtiments construits dans ces zones en raison de la présence probable de galeries non détectées.

 

Cet article présente les résultats d'une étude statistique des différents fontis apparus sur la ville de Lyon entre 1960 et 201. Les caractéristiques de ces derniers (profondeur, surfaces, causes, présence de galeries, informations géologiques...) ont fait l'objet d'un dossier d'archive à la Direction Sécurité et Prévention de la ville de Lyon gérant la Commission des balmes. La cartographie des fontis montre une tendance à se situer sur le flanc Est des collines. La présence d'eau ou de galeries apparaissent comme une cause majeure à l'apparition de fontis en zone de balmes. L'étude montre aussi que ces fontis commencent souvent à se former à une profondeur peu importante dans des couches géologiques spécifiques et prouve la nécessité, sur la Ville de Lyon, de respecter la condition de fontis.

 


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