Le choix du béton dans les terrains gypsifères de la Ligne 16 du GPE
Alexandre Giroux  1, *@  , Philippe Verdure  2, *@  , Baïla Deme  3, *@  , Philippe Roussot * @
1 : EGIS
-
2 : EGIS
-
3 : SOCIETE DU GRAND PARIS
-
* : Auteur correspondant

La réalisation d'ouvrages souterrains en contact direct avec le sol doit tenir compte, pour le choix du béton, des classes d'exposition correspondant aux attaques chimiques des sols et des nappes. Parmi elles, la réaction sulfatique externe est particulièrement redoutée. L'action des sulfates des sols et de la nappe, sur les aluminates contenus dans le ciment produit des minéraux entrainant une coloration, un faïençage, un gonflement et des fissures pouvant déclencher d'autres pathologie telles que la corrosion des armatures, une diminution des caractéristiques mécaniques du matériau, l'apparition de venues d'eau, etc. Pour les nappes, les classes d'expositions dépendent de la concentration en sulfate qui peuvent dans certain contexte être limitées par la saturation. A contrario pour les sols, les teneurs en sulfates peuvent être supérieurs aux seuils définis dans la norme.

Le projet du métro souterrain du Grand Paris Express s'inscrit dans les formations géologiques du bassin Parisien. Il s'agit de sols et de roches sédimentaires qui se sont déposés entre l'ère tertiaire et quaternaire, pour les plus récentes. Parmi les formations tertiaires, certaines contiennent un sel, le dihydrate de sulfate de calcium ou gypse. Ce dernier est présent, en plus ou moins grande quantité, sous forme diffuse ou massive, avec différents types de cristallisation. Le gypse est lié aux dépôts de roches sédimentaires, dites évaporites, dans les mers peu profondes, les lagunes et les lacs salés. L'eau de mer en s'évaporant va engendrer une augmentation de la concentration jusqu'à la précipitation des ions dissous sous forme sels jusqu'à constituer des roches salines. En raison des conditions erratiques de dépôts du gypse, sa présence est réputée hétérogène d'un site à un autre et certains auteurs ont démontré que l'épaisseur des bancs de gypse massifs, qui peuvent atteindre 20m, dépendent de la puissance des horizons géologiques.

La connaissance précise du contexte géologique s'avère donc indispensable afin de choisir les classes d'expositions correspondantes aux attaques chimiques des sols. Le contexte réglementaire actuel permet de sélectionner le béton selon des critères de teneur en sulfates mais aussi en fonction de la présence de gypse massif. Si la norme encadre ce sujet, elle laisse néanmoins une marge de manœuvre à l'ingénieur pour choisir les bonnes dispositions constructives en fonction de la réalité du terrain. Une méthode d'analyse et de classification ont été établies pour tenir compte des sulfates pour les ouvrages en béton de la ligne 16 du Grand Paris Express et de l'absence de pathologies sur les ouvrages existants.


Personnes connectées : 1 Vie privée
Chargement...