Le site « de la carrière de l'Ouest », situé sur la commune de Gagny (93), est une friche en partie sous-cavée par une ancienne carrière de gypse dont l'exploitation initiale remonte à plusieurs décennies. Le secteur nord de la carrière, soumis à un risque d'effondrement en raison de l'état dégradé et évolutif des galeries souterraines, conséquence notamment du vieillissement des matériaux rocheux, expose plusieurs pavillons situés en limite de cette carrière. Cette partie du site a été étudiée par les experts géotechniciens de l'Ineris. L'analyse menée sur ce secteur spécifique a permis de mettre à jour l'aléa, de type effondrement, et sa marge de reculement d'une part et, plus globalement, de mener une réflexion sur les méthodes permettant d'évaluer la nature et l'évolution des désordres en surface associées aux carrières souterraines abandonnées de gypse sur des territoires à forts enjeux.

Ce retour d'expérience montre qu'il est possible, sur la base des plans d'exploitation « d'hier » et des observations « d'aujourd'hui », de définir des configurations types pour lesquelles les caractéristiques d'exploitation sont homogènes et potentiellement à l'origine des désordres spécifiques « de demain ». Ces configurations sont définies principalement à partir d'observations in-situ de l'état et de l'environnement des vides existants (dégradation, comblement...).

Afin de caractériser au mieux le déport possible des désordres en surface en périphérie des travaux souterrains et donc de définir la marge de reculement à cartographier, l'analyse de la nature des terrains de recouvrement et de la topographie de la surface est nécessaire. Elle peut être également consolidée par la retro-analyse des effondrements passés (anciennes archives et photos aériennes ou observations in-situ). Cette approche, basée sur les mécanismes réels mis en jeu doit être privilégiée conformément à celle proposée dans le guide PPRN cavités souterraines abandonnées.

Les résultats de cette analyse se justifient par une étude approfondie et spécifiquement détaillée. Ils sont plus précis qu'une approche menée dans le cadre d'un PPR, élaboré sur une emprise plus large, en retenant la connaissance en l'état des sites et en appliquant une doctrine plus globale.

Ce cas d'application alimente les réflexions du groupe de travail sur les mesures d'urbanisme en zone d'aléa fort et très fort « cavités » et sur les évolutions possibles de la politique de prévention du risque vis-à-vis des cavités souterraines (Action « Évolution de la doctrine PPR Cavité » de la feuille de route nationale « cavités » pilotée par l'Ineris).