Redécouverte de la plus vaste carrière souterraine anthropique d'orléans
Alexandre Philippe  1@  , Ludovic Dore  2@  , Thomas Jacob  3@  , Silvain Yart  3, 4@  
1 : CEREMA Normandie-Centre - Agence de Blois
Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement
2 : Cerema Normandie-Centre - Agence de Blois
Ministère de l'Environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat
3 : BRGM
Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)
4 : Comité Départemental de Spéléologie du Loiret
Comité Départemental de Spéléologie du Loiret

La commune d'Orléans (45) est connue pour ses nombreuses cavités souterraines anthropiques. Ces cavités, qui correspondent pour la plupart à d'anciennes zones d'extraction souterraines de calcaire, ont été creusées essentiellement du XVII au XIXe siècle. Au fur et à mesure de leurs comblements partiels et de leurs effondrements progressifs, leurs positions ont progressivement disparu de la mémoire collective. La ville ayant subi d'importantes phases d'expansion, des bâtiments ont été construits dans l'environnement ou à l'aplomb de vides oubliés.

A la suite d'un effondrement de terrain survenu au mois de mars 2019, une vaste carrière souterraine a été redécouverte à 10 m de profondeur par rapport au terrain naturel. Il s'agit de la plus vaste carrière souterraine redécouverte à ce jour sur Orléans, de 3000 m² de surface. Afin de déterminer son extension exacte, la ville d'Orléans a confié au Cerema et au Brgm la réalisation d'une étude de recherche de cavités souterraines.

Cette dernière a conduit au développement d'une méthodologie alliant mesures microgravimétriques, sondages de reconnaissance géotechnique et topographie 3D. La carte de microgravimétrie est corrigée de telle sorte qu'elle prend en compte l'effet généré par les vides connus. La correction itérative de la carte de microgravimétrie, au fur et à mesure des nouvelles découvertes, permet, de proche en proche, d'affiner la phase de reconnaissance géotechnique.

Le protocole mis en œuvre s'est révélé efficace et a permis de redécouvrir deux parties de carrières souterraines aveugles d'une superficie de 1000 m² chacune. L'une d'entre elle est reliée à la première au niveau d'une galerie remblayée. La deuxième faisait également partie du réseau initial, la liaison s'étant effondrée.

La redécouverte de ces carrières souterraines permet de mieux comprendre le sous-cavage du secteur considéré et sert de base à la caractérisation de l'aléa mouvement de terrain.


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