Apprendre du passé pour une route et des ouvrages géotechniques plus résilients
Emeric Vedie  1, *@  , Yasmina Boussafir  2, *@  , Pierre Azemard  1, *@  , Marianne Chahine  1, *@  
1 : Cerema
CEREMA, CEREMA
2 : Laboratoire Sols, Roches et Ouvrages Géotechniques
Université Gustave Eiffel, F-77454 Marne-la-Vallée
* : Auteur correspondant

Une récente étude sur un tracé routier existant à l'étranger a permis de réfléchir sur la question de la résilience des ouvrages géotechniques vis-à-vis des risques naturels présents sur ce tracé.

La commande du maître d'ouvrage était de disposer d'une étude permettant d'aménager l'infrastructure existante en une 2x2 voies la plus résiliente possible vis-à-vis de ces risques. Il était ainsi attendu (i) une identification et une caractérisation des familles de risques avérées et/ou potentielles le long du tracé (prédisposition aux instabilités et intensité supposée des phénomènes) et (ii) des préconisations utiles pour dimensionner les ouvrages en tenant compte de l'exposition de l'infrastructure à ces risques.. Des recommandations sur les études de risques géotechniques complémentaires à mener étaient également souhaitées en vue d'approfondir la connaissance de l'environnement de l'infrastructure par la poursuite de certaines investigations mais aussi pour (re)définir l'enchainement et le contenu des missions d'ingénierie géotechnique.

L'analyse historique du tracé existant a été à la base de ce travail : appropriation des contextes, aussi bien géologiques qu'opérationnels/organisationnels. Les méthodes mises en œuvre se sont basées sur (i) l'analyse des études existantes, (ii) la conception et le dépouillement d'une enquête auprès des services, et (iii) l'analyse multi-date de l'imagerie satellitaire permettant d'accéder à la fois aux travaux de réalisation de l'infrastructure actuelle dans les années 2005-10 (mouvements de terres notamment) et d'identifier les instabilités ou indices d'instabilité tout le long du tracé (utile pour des approches de type schéma d'itinéraire de risques). Ces instabilités concernent à la fois l'infrastructure elle-même (talus de déblais et de remblais) que l'environnement proche (versant dominant et falaises côtières) dont l'évolution peut concerner à terme l'infrastructure. Des visites restreintes de sites, pour cause de Covid19, ont complété l'approche.

L'article détaillera la démarche appliquée par le Cerema et l'Université Gustave Eiffel et conclura sur l'intérêt de proposer une approche élargie pour s'assurer une connaissance solide de l'environnement de l'infrastructure (y compris hors emprise) et ainsi promouvoir la résilience des infrastructures vis-à-vis des risques naturels. Les stratégies de gestion de l'itinéraire, proposées au maître d'ouvrage seront également décrites.


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