Développement d'une méthodologie multi-aléas post-miniers en France
Hippolyte Djizanne  1, *@  , Marwan Al-Heib  2@  , Aurélien Gouzy  1@  
1 : Institut National de lÉnvironnement Industriel et des Risques
Parc Technologique ALATA, BP 2, 60550 Verneuil-en-Halatte, France
2 : Institut National de lÉnvironnement Industriel et des Risques
Campus ARTEM, 92 rue du Sergent Blandan, 54042 Nancy, France
* : Auteur correspondant

En France, la fin de l'extraction minière et la disparition progressive des opérateurs miniers ont ouvert une nouvelle période : celle de l'après-mines. Un grand nombre d'outils techniques et réglementaires facilitent la gestion de l'après-mines, notamment les guides d'évaluation des aléas et les Plans de Prévention de Risques Miniers (PPRM). Plusieurs phénomènes sont susceptibles d'affecter les anciens sites miniers (les mouvements de terrains, les inondations, les émanations de gaz de mines, la radioactivité endogène du milieu ou l'échauffement/combustion des veines et terrils minier), il s'agit d'aléas miniers dits résiduels. Plus généralement, un territoire minier est souvent exposé à plusieurs types d'aléas (dont des aléas miniers) : il est ainsi possible que certains aléas interagissent entre eux. Dans le cadre de l'après-mines, les aléas miniers peuvent ainsi être en interaction aussi bien avec des aléas naturels qu'avec des aléas technologiques (voire avec d'autres aléas miniers). Le terme multi-aléas est désormais fréquemment utilisé pour décrire ces situations.

Dans les faits, les gestionnaires de l'après-mines sont souvent confrontés à des dossiers où plusieurs aléas miniers, naturels et/ou technologiques peuvent interagir ou se superposer sur la même zone d'intérêt. Les outils disponibles pour traiter chaque aléa séparément peuvent-être, dans certains cas, jugés insuffisants. En effet, dans leur principe, les approches mono-aléas évaluent les aléas séparément, ce qui implique que les solutions de gestion proposées ne prennent pas en compte d'autres phénomènes et s'avèrent parfois incompatibles avec ces derniers. Ainsi, lorsque l'analyse ne considère pas les interdépendances qui peuvent exister entre les aléas, cette analyse peut se révéler peu pertinente pour la gestion des risques complexes et est susceptible de déboucher sur des contradictions réglementaires. Une meilleure connaissance de la nature et du niveau des interactions entre les principaux aléas est donc nécessaire autour des anciens bassins miniers pour permettre un aménagement durable de ces bassins/territoires en réduisant significativement la vulnérabilité des zones les plus exposées aux risques.

Une réflexion a été menée à l'Ineris sur le développement d'une méthodologie qui permettrait, à termes, une identification des interactions entre les différents aléas en contexte post-minier. Pour un territoire donné, la méthodologie consiste d'abord à identifier les aléas miniers résiduels, les aléas naturels et/ou technologiques. Ensuite, trois types d'interactions ont été recherchés : aléas miniers versus aléas miniers, aléas miniers versus aléas naturels et aléas miniers versus aléas technologiques. Des boucles d'interactions et des matrices d'interaction ont été proposées afin de faciliter l'analyse des interactions entre aléas : trois niveaux d'interaction ont été retenus (absence d'interaction, interaction(s) peu probable(s) et interaction(s) probable(s)). Cet article a pour objectif de poser les bases méthodologiques pour l'évaluation des interactions entre les principaux aléas identifiés autour des mines abandonnées en France.


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