Les argiles gonflantes de type Karal rencontrées spécifiquement dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord du Cameroun sont connues comme étant les principales causes des fissurations prématurées des routes revêtues reposant sur ces sols, compte tenu du phénomène de retrait-gonflement. La caractérisation physico chimique et géotechnique d'échantillons prélevés sur dix sites identifiés comme des sols karal montre des similitudes: une plasticité élevée, un gonflement excessif dû à la montmorillonite et une portance évaluée par l'indice CBR très faible.

Un traitement mixte a été proposé en vue de la réutilisation de ces sols en construction routière: chaux éteinte (3%) +ciment (3%, 5%,7%) d'une part et chaux vive (2%) +ciment (3%,5%,7%) d'autre part. Une réduction considérable du gonflement linéaire mesuré sur le matériau compacté en moule CBR après 4 jours d'immersion, est observé et de même qu'une diminution de l'indice de plasticité. En contrepartie, une augmentation de la valeur du CBR (portance) et des valeurs de résistance à la compression simple se produit. Malgré le traitement, les différents échantillons restent sensibles à l'immersion dans l'eau.

Par ailleurs, après avoir établi un protocole d'essai propre au contexte climatique de la zone d'étude, un test de durabilité en appliquant des cycles hydriques a permis de montrer qu'il est possible d'utiliser les sols Karal traités en couches de chaussées moyennant certaines dispositions constructives. L'emploi des sols traités constituerait un grand changement dans les pratiques routières du Cameroun jusque-là basées sur la valorisation des latérites, tout en maîtrisant le niveau de qualité requis. Cela supposera aussi de revoir le référentiel technique rédigé dans les années 1984.