Détection et caractérisation d'instabilités karstiques en proche surface : les analyses menées pour les études de la déviation de Jargeau (45)
Gildas Noury  1@  , Thomas Jacob  2@  , Jean-Michel Baltassat  3@  , Adnand Bitri  4@  , Salimata Coulibaly  4@  
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Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)
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Le projet de déviation routière de Jargeau (45) s'établit sur le karst sous-couverture (crypto-karst) du calcaire de Beauce. Ce substratum est recouvert à cet endroit par les alluvions anciennes et récentes de la Loire et est baigné par la nappe alluviale, ce qui en limite fortement les inspections directes. De précédentes communications ont présenté de manière globale les aléas géologiques. Le BRGM développe ici les méthodes mises en œuvres en rive gauche de la Loire pour préciser un de ces aléas et les résultats obtenus. L'aléa en question concerne les instabilités qui affectent les alluvions présentes entre 0 et 8 m de profondeur environ aboutissant à des effondrements et des affaissements (diamètre moyen de 2 m, pouvant atteindre 10 m) suivant deux phénomènes. Le soutirage des alluvions dans les conduits calcaires aboutirait à une remontée progressive de décompressions vers la surface. Le poinçonnement de poches intensément karstifiées au toit du calcaire entrainant à sa suite toute la colonne de sol est également ici supposé.

Les méthodes mises en œuvre principalement par le BRGM au stade des études amont ont consisté en une approche progressive et multi-mesures. L'analyse des mouvements de terrain historiques a tout d'abord cadré les dimensions attendues des anomalies recherchées. Des mesures géophysiques, microgravimétriques et électriques, ont alors permis de cibler les zones présentant les plus fortes probabilités d'anomalies. Des observations faites à la faveur des fouilles archéologiques préventives sur le secteur ont par ailleurs confirmé l'imminence possible de tels évènements : un vide a notamment été découvert dans les alluvions à moins d'un mètre de la surface du sol. Les sondages géotechniques ensuite effectués ont permis de traiter et de préciser l'ensemble de ces informations. Les Cone Penetration Tests (CPT) faits au niveau du fontis découvert par les fouilles archéologiques ont confirmé la présence à ce niveau d'une anomalie descendant jusqu'à la base des alluvions avec une emprise de quelques mètres carrés. D'autres CPT ont repéré des anomalies similaires ailleurs sur le secteur. Pour circonscrire au mieux chacune de ces anomalies, des CPT complémentaires ont été effectués, avec une répartition optimisée en fonction des dimensions supposées des anomalies. Des sondages destructifs ont également apporté quelques informations à ce niveau, mais avec une résolution moindre que celle fournie par les CPT, cette dernière permettant par ailleurs de préciser certaines hypothèses sur les processus en œuvre. Des mesures géophysiques de type sismique avec un dispositif « forage – surface » ont également été testées et leurs résultats, actuellement en cours d'analyse, semblent prometteurs.

Le repérage et la caractérisation de ces zones déstabilisées permettent non seulement d'anticiper les confortements ponctuels à envisager dès la phase travaux, mais fournissent également des indications pour le dimensionnement des ouvrages (fondations profondes des ouvrages d'art, structure routière, etc.). Les zones déstabilisées à considérer concernent ainsi les alluvions, le toit très karstifié du calcaire et éventuellement aussi le calcaire sous-jacent. Un aléa de référence en surface de diamètre 10 m et de profondeur 4 m a été retenu sur le secteur étudié.


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