Gare Part Dieu à Lyon - Conception d'une fouille butonnée de grandes dimensions en milieu urbain très contraint
Charles Bernuy  1, *@  , Alexandre Beaussier  1, *@  , Simon Grenery  1, *@  
1 : Terrasol
terrasol
* : Auteur correspondant

Le pôle d'échanges multimodal (PEM) Lyon Part-Dieu constitue une des portes d'entrée de la Métropole et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Point névralgique de l'activité métropolitaine quotidienne, économique et touristique, il comprend une des premières gares de correspondance d'Europe, seule gare de France classée au même niveau d'importance que les grandes gares parisiennes. Actuellement la gare n'est plus en mesure d'absorber la demande croissante de voyageurs. Initialement prévue pour accueillir 35 000 voyageurs par jour, elle en accueille aujourd'hui 3 fois plus.

Afin de désaturer et mettre en sécurité la gare et les quais tout en augmentant la capacité et en valorisant les modes de déplacements actifs, plusieurs opérations interconnectées sont prévues. D'ici 2024, le projet prévoit notamment l'aménagement d'une place plus grande et sur deux niveaux (place Charles Béraudier). En souterrain, une vélo station de 1500 places et 3 niveaux de parkings seront aménagés avec parking minute, longue durée et moto. La future place connectera la gare au quartier de la Part-Dieu en s'étendant au sud et à l'ouest, sur le boulevard Vivier-Merle. 

La paroi de soutènement ceinturant l'ensemble constitué de la place et du parking est une enceinte étanche en parois moulées de 80 cm d'épaisseur et de presque 30 m de hauteur, ancrée dans les molasses lyonnaises, et butonnée par des sytèmes de poutres et dalles. La réalisation de ce parking avec 4 niveaux de sous-sol constitue un défi technique en raison des très grandes dimensions de la fouille (80 m x 170 m), de la présence d'une nappe d'eau à faible profondeur et de sa situation dans un milieu très urbanisé. De nombreuses contraintes ont dues êtres prises en compte pour la conception de cet ouvrage :
- limitation des déformations pour ne pas déstabiliser les existants situés à proximité immédiate des parois moulées, notamment les murs de soutènement de 7 m de hauteur portant les voies SNCF sur le côté est ;
- prise en compte d'une très forte asymétrie dans le sens est-ouest ;
- prise en compte du phasage général de l'opération imposant une réalisation en top and down ; 
- finesse des niveaux butonnants sur 80 m de largeur, induisant des effets de retrait/fluage très défavorables du fait de l'impossibilité de mettre en place des bandes de clavage ;
- prise en compte de l'influence de la nappe à long terme, imposant une conception de radier ancré résistant aux sous-pressions. Environ 1000 micropieux de 25 m de profondeur sont prévus pour la vérification UPL.

Compte tenu de la géométrie très particulière de l'ouvrage, les modèles usuels de soutènement selon la méthode des coefficients de réaction se sont avérés insuffisants. Des approches complémentaires par éléments finis ont été utilisées pour une prise en compte explicite des ouvrages en arrière des parois et de leur effet sur le champ de contraintes, pour la fourniture des déplacements à l'arrière des parois et pour une pris en compte plus rigoureuse du report de certains effets de braconage sur les préfondés.


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