Les maisons et les routes exposées au RGA à l'épreuve de l'adaptation au changement climatique
Lamine Ighil-Ameur  1, *@  
1 : Centre dÉtudes et dÉxpertise sur les Risques, lÉnvironnement, la Mobilité et lÁménagement
Centre d\'Etudes et d\'Expertise sur les Risques, l\'Environnement, la Mobilité et l\'Aménagement, Centre d\'Etudes et d\'Expertise sur les Risques, l\'Environnement, la Mobilité et l\'Aménagement, Centre d\'Etudes et d\'Expertise sur les Risques, l\'Environnement, la Mobilité et l\'Aménagement
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Sous l'effet du changement climatique, les événements météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents et plus intenses en termes de sinistralité et de coût des dommages associés. D'autre part, les phénomènes et les mécanismes régissant les risques naturels sont au même titre affectés par l'accentuation de ces pressions hydriques rendant leur compréhension et leur suivi davantage complexes. Les ouvrages tels que les maisons et les routes départementales construits sur des sols argileux très plastiques, sensibles aux phénomènes de retrait et de gonflement, subissent de plus en plus de dégradations imputables à la sécheresse. 

En France, plus de 10,4 millions de maisons individuelles sont potentiellement très exposées au RGA*, dont près de la moitié bâtie après 1976 (SDES, 2021). Publié par le Ministère de la Transition écologique le 23 juin 2021, le nouveau zonage national montre que l'exposition forte ou moyenne au RGA concerne désormais 48 % des sols métropolitains. Le coût moyen estimé des dommages assurés représente au moins ~50% du coût moyen global sur chaque année depuis 2018 et atteint près de 77% en 2020 (CCR, 2021). Les routes sont également durement impactées par la sécheresse à travers des dommages caractérisés le plus souvent par des fissures longitudinales proches des bords et des déformations très significatives constituant un danger pour la sécurité des usagers. Les routes n'étant pas assurées, la charge due à leur entretien revient à l'État à travers leurs gestionnaires tels que les départements.

Dans un contexte de changement climatique, il est important d'encourager les initiatives et les démarches visant à développer les nouvelles solutions de remédiation résilientes pour l'adaptation de ces ouvrages et l'atténuation de leurs vulnérabilités pour faire face aux défis climatiques à venir. La conception de ces solutions ne peut se limiter au sol argileux. Ainsi, l'influence de l'environnement proche de l'ouvrage doit être prise en compte. Les sols argileux très plastiques sont affectés par les variations de la teneur en eau au niveau des couches supérieures fortement exposées aux conditions météorologiques et aux facteurs de l'environnement proche. Il s'agit de la "zone active" ou "zone de fluctuations saisonnières" (Nelson and Miller, 1992). Par conséquent, les ouvrages subissent les conséquences dues à l'instabilité de cette zone par action de la végétation et/ou des cycles de sécheresse/humidification.

L'objectif majeur est désormais de proposer une alternative aux solutions classiques disponibles par de nouvelles solutions de remédiation efficaces, écologiques, économiques et durables. Le présent article propose un tour d'horizon des travaux de recherche en cours du Cerema, Institut Carnot Clim'adapt, pour concevoir et développer ces nouvelles solutions de remédiation RGA. Il s'agit par exemple de la solution MACH "MAison Confortée par Humidification", pour le confortement des maisons exposées à la sécheresse, et ORSS "Observatoire des Routes Sinistrées par la sécheresse" en partenariat avec les départements de la région Centre-Val de Loire pour la stabilisation des routes départementales affectées par le RGA.

Mots clés : maisons, assurance, routes, sécheresse, RGA, argiles, fissuration, végétation, changement climatique, adaptation, solution de remédiation, résilience.

*Retrait-Gonfelment des sols Argileux


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